lundi 14 mars 2011

IV - Impuissance, jalousie et solidarité administratives…


1.      Mme Desmines ne m'a pas à la bonne... 

Vu l'anonymat des attaques, j'ai mis du temps à les associer les unes aux autres, à découvrir que tout s'enchaînait logiquement et que j'étais très loin d'être le premier à en souffrir. La rédaction de ce livre m’a beaucoup aidé, m’obligeant à reconsidérer les évènements dans leur ordre chronologique. Tout à commencé en 1986 avec l’animosité des universitaires. En effet, quand je crée Arcane cette année-là, sur le plan professionnel je n’ai encore aucun ennemi (à ma connaissance...). Au contraire, je me fais des amis : mes clients, emballés par ma découverte en Intelligence Artificielle. Mme Desmines, l’universitaire responsable du labo Intelligence Artificielle de l’Ecole des Mines, avec laquelle je fais connaissance en janvier 1986, est d'abord très amicale avec moi. Elle est même enchantée qu’une société privée spécialisée dans son domaine se soit créée dans sa ville. Jusque là, rien que de très normal : elle pense que je vais employer ses étudiants et moi aussi. Comme tous les universitaires, elle pense que c'est elle qui détient la science sur la question, que je suis un amateur dans son domaine et que je vais avoir besoin d'elle. Rappelez-vous cette revendication extraordinaire de l'universitaire « Pierre de Lyon » dans Wikipedia en 2008 : « Nous, universitaires, avons par le fait-même une connaissance supérieure aux autres » ! Hélas pour elle (et pour moi aussi peut-être !) quand je l'ai rencontrée cela faisait déjà 3 ans que je vendais de l'Intelligence Artificielle aux entreprises comme Directeur Commercial de la société Cril à Puteaux. Malheureusement pour Mme Desmines, j'avais sur elle deux atouts : d'abord je disposais d'un ingénieur ayant déjà développé une application d'Intelligence Artificielle (contrairement à elle et à ses étudiants) et je connaissais les besoins des entreprises. Cela m'avait permis de détecter le seul logiciel du marché vraiment digne d'intérêt en Intelligence Artificielle, Intelligence Service, un outil français génial mais inconnu Il permettait de faire de l’Intelligence Artificielle …sans connaissance informatique donc sans formation universitaire et je l'avais acheté. Or, l’Intelligence Artificielle est la discipline haut de gamme de l’informatique ! Dans l'université française, elle est réservée au gratin des informaticiens et nécessite une formation spécifique poussée. C’est cette formation-là que Mme Desmines conduisait et qui la valorisait en tant que responsable de laboratoire.
En lui démontrant qu’avec ce logiciel, sa spécialité devenait en grande partie inutile et qu'il n’y avait pas besoin de ses étudiants ni de son savoir pour travailler chez son client attitré l'Hôpital Nord de Nantes, je l'ai choqué. Compréhensible, mais c'est le progrès… Pour l'attendrir, j'ai souligné qu'elle était chercheuse et que je lui ouvrais une voie royale de recherche avec cette technique dans laquelle elle serait la seule. Nous la testerions ensemble à l'hôpital. Dans le privé, de tels arguments auraient fait mouche. Hélas, nous n'étions pas dans le privé. Dans son métier, ce n'est pas l'efficacité qui prime ni l'excitation intellectuelle. Mme Desmines - qui n'était pas une flèche et ne récitait que ses livres -  ne se sentait pas de taille à faire cavalier seul face à ses collègues universitaires mais s'est bien gardé bien de me le dire. En dépit de son titre de « chercheuse » universitaire, ce n’en était pas une. C'était un prof… Du coup, comme elle me le confiera, elle ne m'a pas vu en collègue chercheur mais en "concurrent". Et elle ne voit qu’une façon de m'écarter de sa route : me dénigrer. 

2.      Le CHU Nord est solidaire de Mme Desmines... 

Jusque là, c’est triste mais pas rédhibitoire. Il reste tout de même un acteur essentiel pour me défendre : le client. Il voulait quelque chose qui n'avait encore jamais été fait sur la planète : un système-expert sur l'embolie pulmonaire. C'est lui qui payait et son intérêt primait sur celui de Mme Desmines. Il savait que je disposais d'un ingénieur compétent et s'était bien rendu compte que j'avais une bonne expérience dans la matière. Nos relations étaient bonnes. Hélas, sa relation avec Mme Desmines était plus importante pour lui que l'aboutissement de son projet ! Pourquoi ? Tous deux sont fonctionnaires. Et moi, en tant que patron du privé, j'étais un ennemi de classe. Dans le monde réel, quand une entreprise veut obtenir un résultat, elle est souvent contrainte d'emprunter des chemins qui lui déplaisent et d'accepter des fournisseurs qu'elle n'aime pas. "Qui veut la fin veut les moyens" dit l'adage fort justement. Pourtant, à la demande de Mme Desmines, le client n'avait fait ni une ni deux : il m'avait écarté de la compétition pour qu'elle puisse y rester seule. Comme il ne doutait pas un instant de notre compétence et ne voulait pas être coincé devant son évidence, il avait refusé de voir le travail que nous avions fait pour lui... Qu'en déduire ? Voilà ce que la logique (mon métier !) permet de déduire de cette situation ubuesque :
- s'il est vrai que : " dans le monde réel, quand une entreprise veut obtenir un résultat, elle est parfois contrainte d'emprunter des chemins qui lui déplaisent et d'accepter des fournisseurs qu'elle n'aime pas ", il n'est pas moins vrai que ("contraposées") : "si une entreprise se refuse à accepter des fournisseurs qu'elle n'aime pas, c'est qu'elle ne se contraint pas à emprunter des chemins qui lui déplaisent, donc que le résultat importe peu pour elle, donc qu'elle n'appartient pas au monde réel…"
Et voilà… On vient de dépeindre une administration… Et on comprend mieux pourquoi les cliniques privées font des bénéfices là où les hôpitaux font des pertes…
Ce fonctionnaire venait en effet de montrer à quel point il n'appartenait pas au monde réel. Non seulement il venait de faire une croix sur son projet mais il se doutait bien que plus jamais je n’accepterais de travailler pour lui. Il était donc prêt à se couper définitivement de la seule société de recherche en Intelligence Artificielle de sa région, bien que ses besoins dans ce domaine soient innombrables (tous les logiciels médicaux de diagnostic, de conseils et de thérapie, par exemple). Jamais, en 36 ans de carrière, un client du privé ne m’a fait un coup pareil !
Voilà comment, par solidarité stupide, les administrations en viennent à agresser des gens qui ne leur ont rien fait, qui ne leur veulent que du bien, adoptant une attitude contraire à l'intérêt général …et du contribuable ! Cette solidarité, je vais désormais en souffrir toute ma carrière. 

3.      La haine de Philoupé 

Passons à Philoupé. Quand il est venu me voir, il a découvert que j’avais une formation commerciale (Sup de Co), donc archi-privée, que je n’avais pas de diplôme universitaire mais que mon niveau en Intelligence Artificielle dépassait le sien de loin (ce n'était pas difficile puisqu'il avouait lui-même tout ignorer de la question). Il a découvert ensuite que je n'étais pas malhonnête au point de m'associer avec quelqu'un pour faire des recherches bidons, même pour partager des subventions. Il fut donc contraint de se choisir un autre pigeon. Il se trouve que, par malheur, le "pigeon" qu'il avait choisi était comme moi au Club des Créateurs d'Entreprises de Nantes et me connaissait bien. C'était Jean-Bernard Fournier, patron de Performanse. Jean-Bernard savait que j'étais un spécialiste du domaine que voulait aborder Philoupé. Pour se faire valoir, Philoupé fut sûrement amené à me dénigrer. Et il a du continuer à le faire chaque fois que les médias parlaient de mes succès, pendant que lui pataugeais chez son associé… Ce qu’on sait, on le fait. Ce qu’on ne sait pas, on l’enseigne… Impuissant et jaloux, il en fut réduit à me détester.
J'ai découvert cette détestation un jour, dans le TGV Nantes-Paris où j'avais rencontré Jean-Bernard. Je lui ai proposé de l'aider à développer ses logiciels d'aide au recrutement puisqu'ils font appel à l'Intelligence Artificielle, ma spécialité. Il me répondit que ce n'était pas lui qui déciderait une chose pareille, mais son associé Philoupé. Comme je lui demandai les coordonnées de Philoupé, il me l'a montré, installé quelques rangs derrière lui dans le TGV. Pourquoi n'étaient-ils pas installés côte à côte, me dis-je ? Bizarre pour des associés ! Je me suis donc dirigé vers lui, courageusement car je venais d'apprendre qu'il œuvrait en sous-main pour que je ne remporte aucun concours à l'innovation à Nantes et je lui ai répété ma proposition. Glacial, sans même lever les yeux de son livre, il m'a répondu : "ça ne m'intéresse pas !" Je lui ai demandé pourquoi. Il n'avait visiblement pas envie de poursuivre l'entretien et resta muet. Comme j'insistais, il finit par me répondre méchamment, toujours sans me regarder : "Tu ne connais rien en IA, tout ce que tu fais est bidon !". Mécontent, je lui rétorquais que ce n'était ni l'avis de mes clients ni celui des médias, qu'il ne pouvait ignorer que j'avais amplement fait mes preuves dans ce domaine. Il ne répondit pas. Il s'obstinait à baisser les yeux sur son livre, muet et de plus en plus furieux. Sa fureur était palpable. On ne s'était pourtant vu qu'une fois il y a des années et de façon parfaitement amicale. Je n'ai jamais rien tenté contre lui. Alors d'où sortait cette colère ? Et surtout, pourquoi sa colère ne le poussait pas à m'accabler de reproches (qui auraient été fort instructifs pour moi) ? J'ai devant moi un ennemi muet. Encore une forme d'anonymat… Je le quitte et vais dire à Jean-Bernard que, vu l'attitude de son "associé", nos deux entreprises ne travailleront jamais ensemble. Il hausse les épaules. ça ne lui fait ni chaud ni froid... Nous étions copains du Club des Créateurs d'Entreprises, visiblement on ne l'est plus...
Après réflexion, il devait y avoir de l'eau dans le gaz entre Philoupé et Jean-Bernard ce jour-là dans le train. C'est peut-être pourquoi ils ne s'étaient pas installés côte à côte pour le voyage. Voilà pourquoi Philoupé était d'une humeur exécrable et son associé à peine mieux luné. Jean-Bernard m'a dit des années plus tard (2010) qu'il n'a jamais été satisfait du travail de Philoupé et de ses étudiants, censés développer ses logiciels avec des techniques d'Intelligence Artificielle qui en fait ne marchaient pas. Du coup, il avait été contraint de faire faire la totalité du travail par ses propres informaticiens, donc avec des techniques classiques ! Fraîchement engueulé par son associé, Philoupé devait être ce jour-là d'une humeur propice à se venger sur le premier venu. Et pourtant, il ne l'a pas fait ! Son désir d'anonymat fut plus fort que sa colère. Révélateur de son manque d'arguments… 

4.      Hostilité larvée puis ouverte de l’université française 

Le succès de ma première réalisation, Joséphine, fit tant de bruit dans la presse qu’il ne manqua pas de venir aux oreilles des chercheurs universitaires hexagonaux spécialisés en Intelligence Artificielle. Ils perçurent comme une gifle cette réussite d'un obscur petit chercheur privé. En dépit d'années de recherche, des énormes moyens mis à leur disposition par l'État et d'équipes pléthoriques d'ingénieurs de haut niveau partout en France (entre autres ce projet IA pharaonique du Cnet à Lannion dont j'ai hélas oublié le nom, piloté par Édouard André pendant des années à partir de 1983, tombé aux oubliettes comme tous les autres), c'était un vendeur de logiciels qui avait trouvé la solution. Peut-être aussi sentirent-ils le danger d'une invention qui banalisait les techniques de programmation et risquait de bouleverser le paysage informatique, donc leur mission d'enseignants. En effet, si mon invention supprimait l'intérêt de former des informaticiens spécialistes en IA, la formation la plus "avancée" et prestigieuse proposée par l'université, il n'y avait pas de raison qu'elle ne rende pas encore plus inutiles les formations de base comme celles de programmeur informaticien, les plus utilisées. Or ce sont les programmeurs qui développent l'intégralité des softs de la planète et font marcher nos ordinateurs. Ils n'auraient bientôt plus de raison d'être… Plus de formation à l'informatique impliquait la disparition des universitaires dédiés à l'enseignement informatique…
Conclusion, plutôt que de se lancer dans des recherches allant dans le sens que je leur avais montré, c'est-à-dire le sens de l'histoire, ils ne levèrent pas le petit doigt pour entrer en contact avec moi. Et leur animosité se propagea à la vitesse de la poudre… Vous le savez peut-être, un des travers des universitaires - comme de tous les fonctionnaires - c'est la réunionite. Ils occupent une bonne partie de leur temps à se rencontrer "en réunion". D'où leurs réunions quasi-quotidiennes, leurs colloques, leurs congrès, leurs expos et leurs voyages à l'étranger. L'intérêt ? Eh bien, pendant ce temps-là, on ne bosse pas. Sous prétexte d'échanger sur des questions scientifiques de haut niveau, on bavarde, on se régale aux buffets et au restaurant, on rigole entre copains …à nos frais, comme d'habitude. C'est tout de même plus marrant que de perdre son temps à enseigner à nos chères têtes blondes ! Pendant les premières années d'Arcane, je m'étais rendu à ces symposiums dans l'espoir de nouer des contacts avec ces chercheurs. Mais aucun ne m'adressa la parole ...sauf par erreur ne m'ayant pas reconnu. A ces occasions festives, vu le bruit que j'avais fait dans les médias, la question de mon invention fut automatiquement abordée par les informaticiens et son efficacité reconnue. D'où aucune attaque ouverte contre moi, en dépit d'une grande envie. Comme ils ne pouvaient officiellement avouer une animosité aussi ridicule, ils choisirent l’action souterraine, en passant par les innombrables filières administratives irradiant la France depuis Paris. Ils ont intrigué pour me priver des aides à l’innovation, m’interdire de publication dans les revues scientifiques, m'empêcher de faire des conférences dans les congrès. Les organisateurs du Colloque d’Avignon sur l’Intelligence Artificielle en 1987 - des universitaires - qui avaient cruellement besoin de présenter des applications concrètes, préférèrent scier leur branche plutôt que de me laisser prendre la parole. Comme mon client du CHU Nord…
C'est en mai 1991 que je les forcerai enfin à se dévoiler publiquement, suite à mon article dans Science et Vie. Là, je venais de commettre un crime impardonnable : quoique trublion du privé mis à l'index, j'avais réussi à faire comme eux, à me faire publier dans une revue scientifique. Et pas n'importe laquelle : la plus lue d'Europe. Pire encore pour l'ego universitaire, je soulignais dans l'article la ringardise des formations universitaires en informatique et l’incapacité de leurs chercheurs à produire une recherche utile. En réponse, j'ai eu droit à de l'agression brute. La réaction des impuissants... A partir de cette date, ce n’est plus la jalousie qui dresse l’université contre moi, c’est la détestation et la volonté de me détruire. Il suffit de lire les lettres "officielles" de l’Afia en réaction à l'article de Science et Vie (voir 1ère partie) pour s'en convaincre. 

5.      Complicité jalouse des organismes d’aide à l’innovation nantais 

A Nantes, forts de ce soutien national en pleine expansion, Philoupé et consorts se sentirent « couverts ». Ils purent œuvrer à ridiculiser mes recherches auprès des édiles et des complaisantes oreilles administratives, tout ce petit monde détenant les cordons de la bourse. La Technopole de Nantes, financée pour aider les jeunes sociétés comme la mienne, refusa de citer mon entreprise dans son plan présentant les sociétés de R&D aux investisseurs étrangers. On voulait donc me priver de l'accès aux fonds américains. Par ailleurs, à Nantes comme dans le reste de la France, les aides et soutiens à l’innovation étaient principalement contrôlés par une seule administration : l’Anvar (future Oseo). Même les investisseurs désireux d'apporter leurs propres fonds - privés - étaient obligés d'avoir son aval s'ils voulaient bénéficier d'un certain nombre d'avantages, dont une assurance couvrant 50 % de leurs risques. Or, avant de donner son accord, l’Anvar faisait expertiser les projets de R&D par des universitaires. La boucle était bouclée... Entre fonctionnaires, la connivence est assurée, l'argent peut circuler au détriment de l'intérêt général. L'expert a refusé mon projet, j'ai contesté et par miracle l'Élysée a forcé l'Anvar à l'accepter, pour des raisons purement politiques et revanchardes. Puis elle a viré le patron de l'Anvar… Voilà qui ne m'apporta pas que des amis dans le monde des administrations ! Du coup, l’Anvar de Nantes se mis à intriguer, entre autres auprès des organisateurs du concours Atlanticiels, avec le soutien actif d'universitaires comme Philoupé. Puis, auprès du Conseil Régional, pourvoyeur d’aides à la création d’entreprises innovantes qui fut littéralement contraint de m’écarter. Ne comprenant pas à l'époque ce qu'il se passait, je contestais et me retrouvais une fois encore en train de me battre, aggravant mon cas. De proche en proche, j'ai fini par devenir le bouc émissaire de nombre de fonctionnaires inconnus de toutes administrations. C'est exactement le symptôme du Désir mimétique…
Le cas de Quéguiner, de la chambre de commerce, est lui aussi emblématique des dommages que la jalousie des fonctionnaires est susceptible de causer. C'est un fonctionnaire de la chambre de commerce délégué auprès du club des créateurs pour faciliter son fonctionnement, lui fournir un secrétariat (Nannecy Angot), lui offrir des salles pour les réunions, des conseils, des conférenciers, etc. Lui faciliter la vie, quoi. Au club, son discours était tout orienté aide à la création d'entreprise, réputation du club, prise en main des jeunes adhérents, services offerts aux créateurs par la chambre… C'était parfait ! Il était fier de faire partie du bureau, composé de vrais chefs d'entreprises. A son époque, les membres du Club employaient tellement de salariés que, tous ensembles, nous représentions la première entreprise nantaise ! Lui et moi nous entendions bien, parce que j'avais une bonne image dans le club et de bonnes relations avec le président et les membres du bureau. Et puis, une "société d'Intelligence Artificielle" dans le club, ça faisait vachement bien ! Personne n'y comprenait rien, en dépit d'une présentation agrémentée de démonstrations sur grand écran que j'avais faite devant une trentaine de membres du club à la chambre de commerce, installés autour d'une vaste et princière table ronde. Peut-être n'étais-je pas encore clair sur ma spécialité à l'époque ? Le bureau du club me respectant, Quéguiner affectait de me respecter...
Hélas… le ver était dans le fruit : Quéguiner était le responsable informatique de la chambre de commerce, donc à la fois fonctionnaire et informaticien. Deux raisons de ne pas m'aimer. Et il ne m'aimait pas ! Je me rappelle bien son sourire et son bizarre regard "critico-agressifs" dès que son regard rencontrait le mien, tempérés ensuite par une attitude joviale quand nous commencions à discuter. Un jour, lors d'un concours Atlanticiels, il découvrit la fronde des universitaires nantais contre moi. Ceux-ci lui firent sûrement remarquer que l'objectif de mon invention était de supprimer les informaticiens. Comme il en était un, il ne fut que trop heureux d'apprendre que tous veilleraient, avec son concours, à ce que jamais je ne gagne un concours de l'innovation à Nantes, pour empêcher ma société de décoller.
Mais sa joie était incomplète : j'ignorais tout du complot ! Il voyait bien que, comme un idiot, je persistais à présenter ma société chaque année au concours Atlanticiels dans l'espoir de tirer un jour le gros lot. Il était impatient que je comprenne le complot, il trépignait de me faire mal. Jalousie… C'est pourquoi un jour au club il m'a pris entre quatre-z-yeux et s'est fait un malin plaisir de m'affranchir, savourant le sourire aux lèvres ma mine déconfite puis ma colère. Je le voyais comme un ami, me comportais avec lui comme s'il était un ami et ne comprenais pas pourquoi il avait l'air si content de me faire mal et pourquoi il était si peu intéressé d'entendre mes arguments. Maintenant, tout est clair : iljouait le rôle d'un ami mais depuis longtemps il ne l'était plus (s'il ne l'avait jamais été !). Au fond, il était dévoré de jalousie face à ce type qu'il n'égalerait jamais, devenu spécialiste d'une discipline relevant de son domaine à lui, à laquelle il ne comprenait rien. Le point de départ du désir mimétique…

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